Wendy Delorme est quelqu’un que je suis de loin en loin, mais son nom m’interpelle toujours lorsque je tombe dessus, car je sais qu’elle aborde des thématiques qui m’intéressent. Perfomeuse et autrice queer, j’ai pu la voir dans un film d’Emilie Jouvet, et lire son précédent roman, La Mère, la Sainte et la Putain.
Le corps est une chimère (au titre prometteur) m’a forcément tapé dans l’œil.
Tout commence par des funérailles. S’ensuit une galerie de personnages, et leurs histoires, qui se croisent. On découvrira donc un homme éploré, son ex-femme et son nouveau compagnon, leur fille (ainsi que sa compagne et leurs trois enfants), une travailleuse du sexe amoureuse d’un policier dont le genre n’est jamais nommé, et un couple de lesbiennes.
Le roman aborde des thématiques importantes, et difficiles : les violences faites aux femmes, les négligences policières (et les difficultés de vouloir lutter contre, même de l’intérieur), le statut des travailleuses du sexe. Mais aussi d’autres sujets tout aussi importants : l’identité de genre, les migrants, l’homoparentalité, la PMA, l’homophobie, les classes sociales etc… Et les liens entre les personnages mettent aussi en évidence les liens familiaux, l’amour, le couple, la filiation.
J’ai eu la chance d’assister à une rencontre/lectures avec Wendy Delorme à la librairie Terre des livres, et c’était vraiment un moment très intéressant, qui m’a donné envie de me (re)plonger aussi dans ses autres livres. J’ai aimé découvrir qu’elle avait écrit ce livre en riposte à la Manif pour tous, en espérant que les gens qui manifestaient contre nos droits pourraient le lire. Elle a d’ailleurs imaginé prendre un autre nom pour sortir ce livre, pour gommer son parcours, et s’adresser au plus grand nombre.
Le rapport au vêtement (et au corps) est très important dans ce roman, et c’était intéressant d’entendre l’autrice parler du côté politique du vêtement (et d’apprendre qu’elle donnait des cours sur le sujet également, ça donne envie de retourner à la fac !).
J’aimais déjà bien Wendy Delorme avant cette rencontre, qui m’a confirmé que c’était une autrice à suivre (en plus d’être quelqu’un de très accessible).