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Dust, de Sonja Delzongle

dustHanah Baxter, profileuse française installée à New York, se rend au Kenya pour aider sur une enquête qui piétine depuis deux ans. Des croix de sang sont retrouvées dans différents endroits, mais sans corps. Parallèlement à cela, la profileuse découvre que des albinos se font massacrer et que leurs corps sont revendus à prix d’or pour en faire des talismans (j’ai découvert en lisant ce livre que c’était malheureusement une réalité, qui fait froid dans le dos).

Je lis assez peu de romans policiers de manière générale, mais je ne suis pas contre me plonger dans un bon polar de temps en temps. Ici, l’originalité vient du cadre, le Kenya, et nous plonge dans un pays entre rituels et modernité. Le personnage principal est assez classique, Hanah a vécu un évènement traumatique dans son enfance, et est accro à la drogue. Seuls points un peu « originaux » : elle est lesbienne et utilise un pendule pour ses enquêtes…

Bon, premier point un peu gênant, la « bonne blanche » qui vient aider les pauvres policiers kenyans qui ne s’en sortent pas avec des centaines de victimes depuis deux ans. Pourquoi ne pas avoir une profileuse noire ?

Et ce n’est malheureusement que le début de tonnes de maladresses : des scènes de sexe franchement gnangnans au milieu d’une intrigue assez sombre, deux personnes végétariennes qui mangent du poisson (dans un restaurant exclusivement végétarien !), un peu de biphobie (« Était-elle devenue lesbienne ? L’avait-elle toujours été sans le savoir, Baxter étant dans ce cas l’élément déclencheur. » bah oui, une femme qui a toujours couché avec des hommes et qui a un jour une aventure avec une femme est forcément lesbienne, cela va de soi !), de transphobie (une des méchantes est trans, et c’est là purement pour le folklore, et pour permettre de parler d’un trans au lieu d’une trans, et l’ajouter sur la liste des trahisons possibles ; un autre personnage, serveuse d’un restaurant et trans, est désignée comme un travesti), la sodomie est vue par la police comme une affaire exclusivement masculine, et donc l’enquête ne se porte que sur des hommes (il me semble que nous sommes toutes et tous pourvu.e.s d’un anus pourtant, fins limiers ces policiers !), des phrases parfois totalement what the fuck (« Sa secrétaire, Tina, les seins débordant du soutien-gorge comme deux muffins au chocolat de leur moule », nan mais sérieux ?! Sérieux ?! Et c’est une femme qui écrit ça en plus…), une intrigue qui laisse parfois sérieusement à désirer (on a un super méchant qui file entre les doigts de la police depuis deux ans et tout d’un coup il laisse un indice énorme derrière lui, et au lieu de s’enfuir, attend tranquillement qu’on vienne l’arrêter), et j’en oublie sans doute… D’autant plus que je ne connais pas le Kenya, mais je ne suis pas sûre qu’il s’agisse d’une bonne représentation ici.

En bref, vous pouvez passer votre chemin, personnellement, je n’irai pas lire les autres aventures d’Hanah Baxter.